#16 LJ - Créer en pleine conscience: allier sérénité et productivité

Temps de lecture - 7 minutes

Bienvenue dans cette Édition nº16 du Journal. Merci pour votre fidélité si vous êtes toujours là, et un chaleureux bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent aujourd’hui. 🤗

Ces dernières semaines, j’ai ressenti un étrange contraste: une envie de créer, mais un cerveau en surcharge. Trop de choses à penser, trop d’infos à traiter, trop de décisions à prendre. Je me surprends à ouvrir un fichier, à commencer un projet… puis à me perdre dans autre chose (scroll Insta, futures vacances, mariage – oui, je me marie au mois de juin 👰🏻‍♀️). L’impression d’être partout et nulle part à la fois. En fait, c’est ma vie depuis plusieurs années (depuis que je suis maman) et encore plus depuis que je suis entrepreneuse.

J’ai longtemps cru que la productivité venait du mouvement, de l’action. Mais à force d’avancer sans pause, j’ai réalisé que je faisais – et fais encore – l’erreur classique de la surstimulation: accumuler sans laisser d’espace, travailler sans faire de pause. Résultat: épuisement, maux de tête, irritation. Mais n’est-ce pas là le prix à payer de l’entrepreneuriat? Ça c’est une autre histoire..

Bref, comme vous le savez, je suis convaincue que bien-être global et créativité vont de pair. C’est pourquoi j’ai choisi d’en faire l’un des piliers essentiels de mon travail créatif et de mes contenus. Plus j’explore ce sujet, plus je découvre des choses fascinantes et je n’ai qu’une envie: les partager avec vous.

C’est là que la pleine conscience entre en jeu.

La pleine conscience, ce n’est pas juste méditer en tailleur sur un tapis. C’est un art de créer autrement, en ralentissant le flot mental pour laisser émerger quelque chose de plus vrai. Les neurosciences nous rappellent que notre cerveau fonctionne mieux quand il respire. Et les artistes, eux, pratiquent cette approche instinctivement: un compositeur pose des silences dans sa musique, un peintre laisse une toile inachevée avant d’y revenir avec un regard neuf.

Alors, ce mois-ci, je vous propose d’explorer une autre manière de créer. Une approche où sérénité et productivité ne s’opposent plus, mais se renforcent. Où ralentir n’est plus synonyme de retard, mais de clarté. Et si la clé d’une créativité plus fluide et alignée, c’était justement de ne pas tout remplir? Créer en pleine conscience, c’est transformer le vide en une force créative. On démarre.

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Au sommaire ce mois

  1. Créer en pleine conscience: un art et une science

    → Le paradoxe du ralentissement
    → L’art du focus doux
    → Concevoir la création comme une respiration

  2. Pourquoi ces approches boostent la productivité?

  3. Le Prompt du mois ✍️

  4. Mot de la fin

Créer en pleine conscience: un art et une science

Créer ne consiste pas seulement à produire. C’est un dialogue intérieur, un état de présence qui transforme l’acte de création en une expérience immersive.

Les neurosciences le confirment: notre cerveau est plus créatif dans un état de relaxation que sous pression.

L’effet "insight", découvert par John Kounios et Mark Beeman, montre que nos meilleures idées surgissent lorsque l’esprit est détendu et réceptif – perso, moi, c’est sous la douche ou juste avant de m’endormir.

Virginia Woolf, dans son essai littéraire Une chambre à soi, défendait l’idée qu’une femme a besoin d’un espace intime, à l’abri des distractions, pour créer librement. Mais plus qu’un lieu physique, c’est aussi un espace mental où l’inspiration peut émerger sans contrainte, loin des obligations extérieures. Un refuge essentiel pour toute forme de création authentique.

La leçon? Plus on crée dans la tension et l’urgence, plus on bloque l’accès aux idées novatrices.

Alors, comment entrer dans cet état d’ouverture où sérénité et productivité cohabitent ?

Voici trois principes à expérimenter pour ancrer sa créativité.


1. Le paradoxe du ralentissement

Les études en neuropsychologie montrent que notre cortex préfrontal (siège de la pensée analytique) entre en conflit avec notre réseau par défaut (siège de l’intuition et de l’imagination).

Ainsi, plus on essaie activement d’avoir une idée, plus elle nous échappe. Le cerveau a besoin d’espace pour connecter les idées

Salvador Dalí utilisait la méthode du sommeil paradoxal: il s’endormait une cuillère en main et, au moment où elle tombait, il notait les visions surgissant dans cet état flottant. Ce qui l’aidait ensuite à peindre.

👉 Exercice: Essayez de vous arrêter en plein élan. Plutôt que de forcer, autorisez-vous une marche, une pause ou une respiration profonde. L’inspiration surgira d’elle-même.
J’avoue, c’est un travail de tous les jours que de me forcer à faire des pauses. Moins vous forcerez, plus vous créerez vite.

2. L’art du focus doux

La méthode Flow, développée par Mihaly Csikszentmihalyi, décrit un état de concentration profonde où l’on est totalement absorbé par une activité, sans effort conscient. Pour entrer dans ce flux créatif, la tâche doit être stimulante mais pas écrasante: trop facile, elle devient ennuyeuse; trop difficile, elle génère du stress. L’enjeu est donc de trouver un équilibre où l’esprit est engagé, mais détendu. En transformant la dispersion en concentration fluide, on atteint une productivité naturelle, où le temps semble disparaître et où la créativité s’exprime pleinement

Brian Eno, pionnier de la musique ambient, décrivait la "concentration relâchée" comme un état où l’esprit est attentif mais détendu, permettant aux idées d’émerger naturellement. Inspiré de cette approche, l’errance productive consiste à explorer sans attente: écouter une musique, observer une couleur, écrire librement. Les surréalistes pratiquaient déjà cette technique avec l’écriture automatique, laissant le subconscient guider la création sans contrôle rationnel.

3. Concevoir la création comme une respiration

En musique, le silence est aussi important que les notes. Miles Davis disait:

"Ce qui compte, ce n’est pas la note, c’est l’espace entre les notes."

Dans notre quotidien ultra-connecté, on oublie l’importance des "non-moments": ces plages de vide où l’esprit se régénère.

Les neurosciences montrent “l’impact du vide mental sur la créativité. Ainsi les états de repos éveillé (comme la méditation ou l’observation passive) favorisent l’activation du mode par défaut du cerveau, essentiel à l’idéation.

Autre exemple,3. mais cette fois dans le Design, Le minimalisme japonais du Ma (間) repose sur l’idée que c’est l’espace qui donne du sens à l’objet. Dans une composition visuelle, ce qui n’est pas dit est aussi puissant que ce qui est montré.

👉 Exercice: Intégrez des pauses conscientes dans votre processus créatif, même si cela vous semble contre-productif. Au lieu de chercher immédiatement à structurer ou à produire, laissez un moment de vide intentionnel : une respiration, une marche, une simple observation sans attente. Ces instants de latence permettent à votre esprit de se réorganiser naturellement, et c’est souvent là que surgissent les idées les plus claires et les plus puissantes.


Pourquoi ces approches boostent la productivité (au lieu de la ralentir)?

Moins de fatigue cognitive → Le cerveau alterne entre concentration et récupération.
Des idées plus claires et plus profondes → Grâce à la connexion entre l’intuition et l’analyse.

Une productivité durable → On crée sans s’épuiser. Créer en pleine conscience, c’est intégrer le silence, l’intuition et l’espace dans son processus.

👉 Prenez un instant aujourd’hui pour observer votre propre rythme de création. Comment pourriez-vous intégrer plus de sérénité dans votre travail? N’hésitez pas à me répondre, j’échangerais volontiers sur votre approche.

Si vous désirez aller plus loin:

📚 Livres recommandés:

  • "Deep Work", Cal Newport (lu)

  • "L’Art du calme intérieur", Eckhart Tolle (dans ma pile de livre à lire)

  • "L’art de la simplicité", Dominique Loreau (dans ma pile de livres à lire)

🎧 Playlists pour entrer dans le Flow:
Brian Eno – Ambient 1: Music for Airports et toute sa page sur Spotify.

J’écoute également des playlists Lo-Fi pour travailler, voici mes préférées.


Le Prompt du mois ✍️

Ce mois-ci, je vous propose un prompt conçu pour vous aider à explorer une nouvelle manière de travailler et de créer, en intégrant la pleine conscience dans votre quotidien. Loin des méthodes de productivité classiques axées sur la performance, cet exercice vous invite à repenser votre rythme de travail, en alliant efficacité et sérénité.

Si vous avez l’impression d’être toujours occupé mais rarement pleinement présent, ce prompt vous permettra de structurer une journée idéale, où concentration et bien-être s’harmonisent naturellement. À tester, et surtout, à adapter à votre propre flow.

Prompt:
"Agis comme un coach en bien-être et en productivité et aide-moi à imaginer une journée idéale où je combine efficacité et pleine conscience. Mon objectif est d’être à la fois concentré(e), créatif(ve) et aligné(e), sans me sentir submergé(e) par la charge mentale.

Crée un emploi du temps détaillé, en intégrant des pratiques comme la respiration consciente, des pauses créatives, et des moments de travail en flow. Ajoute des recommandations sur la manière d’optimiser mon énergie tout au long de la journée.

Propose aussi des conseils adaptés si je travaille seul(e) en tant qu’indépendant(e) ou si je suis en équipe. Enfin, donne-moi une phrase inspirante pour clôturer cette journée avec un état d’esprit apaisé et satisfait(e).

Mot de la fin

Créer en pleine conscience, c’est comme composer une mélodie: on a besoin des notes et des silences. Alors, osez ralentir. Faites de la place pour l’inattendu. Laisse émerger ce qui doit naître.

On se retrouve le moi prochain. ✨

Christelle 👩🏻‍💻🌱

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